Améliorer les conditions de travail revêt un enjeu central. Cela doit être considéré à la fois comme un facteur de performance de l’entreprise et de développement de la santé des collaborateurs. La pénibilité est le principal facteur qui incite à quitter une entreprise. Ses impacts sont multiples (accidents de travail, maladies professionnelles, absences répétées plus ou moins longues, lassitude, désengagement…) et ont des répercussions non négligeables sur les collectifs (report de charge, tensions, turnover…) et les résultats du travail (qualité dégradée, perte des savoir-faire…). Agir sur l’environnement de travail participe aussi à améliorer l’image de votre entreprise et peut favoriser l’attractivité de vos métiers et la fidélisation de vos collaborateurs.

Exemples de pratiques relevés chez des viticulteurs

Organisation du travail

• Adapter / moduler les horaires de travail, en fonction des conditions et aléas climatiques par exemple
• Adapter les rythmes de travail
• Organiser l’alternance des tâches pour : favoriser l’intérêt aux différentes activités en lien avec le travail de la vigne, prendre en compte les contraintes des collègues, diminuer la répétitivité de l’activité et faciliter les remplacements en cas d’absences.
• Organiser une réunion annuelle pour la mise à jour du DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels) avec les équipes.

Implication des collaborateurs

  •  Impliquer l’équipe dans l’organisation du travail, la recherche de solutions et les choix techniques
  • Solliciter les collaborateurs dans le test et le choix des équipements et du matériel avant achat (engins, machines, outils, EPI).

Equipements et matériels

  • Entretenir régulièrement les installations et le matériel
  • Proposer aux collaborateurs de choisir leurs EPI directement chez le fournisseur
  • Anticiper le renouvellement des équipements (usure). sur les routes ou à l’arrière des véhicules

Environnement de travail

  • Mettre à disposition des locaux adaptés : cuisine, sanitaires, vestiaires
  • Proposer des solutions de mobilité (bus, covoiturage) et de logement quand cela est possible

TÉMOIGNAGES

« La confiance est essentielle. L’autonomie des salarié(e)s est développée : les consignes sont données, avec une liberté organisationnelle. Tous les membres de l’équipe sont associés et impliqués dans les projets qui concernent leur travail (achat de matériel, aménagement de locaux…). Il est possible de donner son avis et d’en discuter. Les choix et décisions sont toujours expliqués pour donner du sens, et la transparence est de mise (même sur le plan économique). Les vêtements et équipements de travail (tenue de pluie, bottes, EPI, etc) sont financés par l’entreprise et renouvelés en cas de détérioration ou d’usure. Chaque salarié choisit ce qui lui convient. L’amélioration continue des conditions de travail est dans la philosophie de l’exploitation : possibilité de faire la demande d’un nouvel équipement si besoin, recherche d’outils adaptés et qualitatifs, accès à une douche, des WC et une cuisine chauffée, etc. »

Corinne CHEVRIER – Gérante
Château Bel Air La Royère – Cars – 3 salariés

« Il est important pour le gérant de connaître le métier et les réalités du terrain, et de se mettre à la place des salariés. On réalise dès que possible des investissements pour améliorer les conditions et le confort de travail (des sièges de vigne électriques par exemple). On organise des tests avec l’équipe avant achat pour vérifier l’intérêt et la pertinence d’un équipement, et on est très attentifs à l’entretien du matériel. Concernant l’organisation, c’est plutôt souple, sans pression. Les salariés sont autonomes tant que le résultat et la qualité sont là dans les temps. On échange beaucoup, avec des briefs quotidiens notamment ou des réunions plus formelles parfois. Un fois par an, on se réunit tous ensemble pour faire évoluer le Document Unique d’Evaluation des Risques, et réfléchir sur les améliorations à apporter. C’est essentiel de recueillir l’avis et les besoins des salariés. Pour les faire adhérer à un projet (démarches HVE ou RSE, acquisition d’un nouvel outil, etc), on les implique et on les intègre dans la réflexion. Il y a une bonne ambiance dans l’équipe, on favorise l’entraide et on organise régulièrement des déjeuners. Les salariés ont un mobil-home chauffé à disposition (avec kitchenette et WC), et nous avons pour projet de construire un réfectoire avec vestiaires. »

Charles SAVIGNEUX – Gérant
Château d’Eyran – Saint-Médard-d’Eyrans – 5 salariés